Peux-tu nous présenter Change Please en quelques mots ?
Change Please est une entreprise d’insertion qui a pour mission d’intégrer les personnes éloignées de l’emploi et notamment les femmes sans domicile fixe grâce à la formation et l’apprentissage du métier de Barista. Nous finançons nos activités principalement grâce à la vente de prestations de services barista, et également grâce à la vente de café en grains aux entreprises.
D'où vous est venue l'idée d’utiliser le métier de Barista comme moyen d’insérer les personnes éloignées de l’emploi ?
Change Please est un concept qui est né en Angleterre en 2015. J’ai eu l’occasion de rencontrer le fondateur de la structure lorsque je travaillais à Londres. Je suis tombée amoureuse du projet et j’ai été contactée pour accompagner le lancement du concept en France, avec Florian De Lencquesaing (Co-directeur général chez Change Please). En parallèle, 2 membres de l’équipe actuelle de Change Please tentaient de lancer un projet similaire en France. Nous nous sommes rencontrés et nous avons décidé de fusionner les deux projets.
Est-ce que tu peux m’en dire plus sur le public visé par Change Please France ?
Nous travaillons principalement avec des personnes sans domicile fixe qui vivent en hébergement d’urgence. Les associations comme Emmaüs, l’armée du salut ou encore la mission locale de Paris jouent un grand rôle dans le sourcing, car elles redirigent les bénéficiaires vers nous. L’accompagnement du public femme s’est fait assez naturellement. Nous avons été confrontés sur le terrain à la situation des femmes, notamment des mères isolées éloignées de l’emploi et il nous a paru évident de faire de ce public une de nos priorités.
Comment se caractérise la formation que vous proposez aux personnes éloignées de l’emploi ?
Quand les bénéficiaires nous rejoignent, ils entament la formation avec une semaine intensive à apprendre le métier de barista. Nous sommes en partenariat avec une entreprise de machine à café qui met à disposition des locaux et des machines à café professionnelles pour nous permettre de réaliser l’apprentissage. Nous travaillons aussi avec d'autres acteurs de l'ESS pour étoffer le programme de formation, comme par exemple : Le Social Bar sur le service client, ou la Cravate Solidaire pour la préparation aux entretiens. Ensuite, on les place en binôme avec des baristas encadrants qui accompagnent leur montée en compétences professionnelles. . Lorsque les personnes accompagnées gagnent en autonomie, elles sont amenées à travailler seules sur les stands de café de nos clients pour tester les compétences acquises.
Comment est-ce que vous levez les freins à l’emploi de vos bénéficiaires ?
Pendant l’accompagnement, nous planifions une première rencontre avec le bénéficiaire pendant laquelle nous établissons un diagnostic qui va nous permettre de comprendre les freins principaux à lever pour aider la personne à trouver un emploi. Ensuite, les salariés en insertion bénéficient de rendez-vous avec la CASP (Chargé d’accompagnement socioprofessionnel) du dispositif. Par la suite, nous essayons d’adapter notre accompagnement pour intégrer les freins que rencontrent les personnes que nous accompagnons. Nous aménageons par exemple le temps de travail des mères isolées que nous accompagnons pour qu’elles aient la possibilité de déposer leurs enfants à l’école. Pour les salariés ayant des difficultés en français, nous prenons en charge des cours de langue sur le temps de travail.
En tant qu'entrepreneuse dans le secteur de l’IAE, quel conseil donnerais-tu à un autre entrepreneur qui souhaite se lancer dans le secteur ?
Si vous voulez vous lancer, foncez ! Il faut y aller et ne pas hésiter à se faire accompagner et conseiller par les structures spécialisées dans l’insertion et l’accompagnement de projet comme Lab’O Tremplin.
